Le Musée de la Préhistoire finistérienne

Inauguré en août 1923, le musée de la Préhistoire finistérienne répond à la multiplication des fouilles réalisées dans la région de Penmarc’h au tournant du XXème siècle et à la volonté de préserver sur place et de présenter au public les vestiges du patrimoine du département.

Au XIXème siècle, plusieurs sociétés archéologiques se partagent les opérations archéologiques, réalisées souvent à grand renfort de moyens humains mais selon une méthodologie balbutiante et encore très sommaire. Toutefois, ces associations d’amateurs, comme la Société archéologique du Finistère, vont permettre la découverte de nombreux sites majeurs. La famille du Châtellier, notamment Paul Du Châtellier (1836 – 1911), a ainsi joué un rôle essentiel en fouillant de nombreux sites du Néolithique et de l’Age du Bronze du Finistère sud. Leur collection sera vendue au Musée des antiquités nationales de Saint-Germain en Laye.

Dans le même temps, plusieurs archéologues ou passionnés se regroupent au sein d’une Société civile dont l’objectif est de créer un dépôt-musée à Penmarc’h. Parmi eux, le navigateur Charles Bénard – fondateur de la société d’océanographie de France -, le peintre Georges Boisselier ou encore le Chanoine Jean-Marie Abgrall. Le terrain est acheté en 1922 et le bâtiment est vite construit : la première salle est inaugurée le 19 août 1923 en présence du Docteur Joseph-Louis Capitan au nom du service des Beaux-arts du Ministère de l’Instruction publique. Une seconde salle est inaugurée quelques années plus tard et les jardins sont aménagés en « musée en plein air » dans lequel sont réinstallés plusieurs monuments mégalithiques dont l’allée couverte coudée de Run-Aour fouillée par P. Du Châtellier

Malgré quelques brouilles, les membres de la société lèguent leurs collections au musée ; celles-ci seront même classées au titre des Monuments historiques et la société reconnue d’utilité publique à la fin des années 1920. Après la seconde guerre mondiale, les liens se resserrent avec le laboratoire d’Anthropologie Préhistorique, dirigé par Pierre-Roland Giot jusqu’à l’intégration du musée à la faculté des Sciences de Rennes, . Pendant des décennies, et malgré le côté désuet de sa muséographie, ses collections en font un centre de référence pour l’étude de la Protohistoire ancienne.

Le musée restera ouvert au public jusqu’à la fin des années 2010, où il doit fermer pour des questions de sécurité et de mise au norme. Son devenir reste encore en suspens.

Ce musée virtuel est dédié à
Grégor Marchand.