Bronze ancien
2200 à 1600 av. notre ère
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Au Bronze ancien apparaissent de larges poignards constitués d’un alliage cuivreux faisant intervenir de l’étain. Il est probable que ce métal reste rare ou du moins limité à une catégorie particulière d’individus, du fait de l’approvisionnement en différents métaux qu’il nécessite et du haut degré de technicité que demande cet artisanat émergeant. La grande majorité du mobilier en bronze est signalé en contexte funéraire élitaire, notamment dans les tombes dites « princières », accompagné quelquefois d’autres matières prestigieuses, comme l’or ou l’ambre. Le tumulus de Kernonen livre ainsi quatre poignards accompagnés de leur fourreau en bois, dont trois regroupés et disposés en croix. Il s’agit de modèles classiques armoricains, à languette simple directement fixée sur une poignée en bois par des rivets circulaires. Les lames sont plates ou renflées et décorées de filets longitudinaux. L’un des exemplaires de Kernonen recevait un pommeau en os, sans autre équivalent connu en France. Le plus frappant est le décor des poignées, constitué de minuscules clous en or de moins d’un millimètre de diamètre, au nombre de 5000 environ par arme ! Ce type d’ornement est un classique du Bronze ancien armoricain, que l’on retrouve aussi en Angleterre dans le Wessex, attestant de modes de production et d’expression communs à une certaine élite atlantique.
Briard, J. (1970) – Un tumulus du Bronze ancien : Kernonen en Plouvorn (Finistère), L’Anthropologie, 74, p. 5-56.
Briard, J. (1984) − Les tumulus d’Armorique, Paris, Picard (L’Âge du Bronze en France, 3), 304 p.
Balquet, A. (2001) – Les Tumulus armoricains du Bronze ancien, Rennes, Institut culturel de Bretagne (Patrimoinearchéologique de Bretagne), 150 p.
Nicolas, C. (2016) – Flèches de pouvoir à l’aube de la métallurgie de la Bretagne au Danemark (2500-1700 av. n. è.), 2 vol., Leiden, Sidestone Press.